L’année boursière 2019 a été rythmée par le conflit commercial sino-américain. En effet, rarement, deux puissances rivales ont eu de tels liens économiques assez étroits. En particulier, la Chine est le premier partenaire commercial des Etats-Unis avec plus de 600 Mrds $ d’échanges dont plus de 500 Mrds $ d’importations.
En effet, dans les années 90 et l’avènement de l’OMC, les Etats-Unis ont choisi de faire de la Chine son « usine », en se spécialisant dans les produits à forte valeur ajoutée ainsi que dans la nouvelle économie. Aussi, la contrepartie implicite était le placement des excédents chinois en obligations souveraines américaines. De plus, au lendemain de la guerre froide, les Etats-Unis s’assuraient la neutralité chinoise dans les différents dossiers géopolitiques.
Or, ce gentlemen’s agreement va être rompu par deux principales nouveautés survenues depuis la dernière décennie. La première est celle de la concurrence chinoise au High-tech américain en plus du protectionnisme de Pékin envers les géants américains comme Google ou Facebook. La deuxième nouveauté est liée à la nouvelle route de la soie chinoise avec la délocalisation de l'usine du monde et l'offensive de Pékin dans plusieurs zones géographiques comme l'Afrique ou l'Europe de l'Est.
Ainsi, Washington a identifié Pékin comme un concurrent économique en plus du rival politique. D'où la riposte organisée de Donald Trump tant que les Etats-Unis peuvent encore changer la donne. En effet, si la Chine n'accepte pas les nouvelles exigences américaines, Washington peut encore délocaliser "l'usine du monde" en Inde par exemple tout en étendant l'embargo sur le High-tech chinois à l'Europe et aux pays alliés.
Quant à la Chine, la deuxième puissance mondiale a joué la montre en attendant la fin du mandat de Donald Trump. Toutefois, ce calcul s’est avéré risqué à cause de la probabilité de réélection de Trump. Aussi, souvent la politique étrangère américaine est la même, la nuance étant dans les moyens utilisés pour atteindre les objectifs.